A PROPOS: LA GENESE DU BAD BLOG CLUB

Translate

La Librairie Fnac via le BadBlogClub

Polars, DVD, tout Amazon !

samedi 5 décembre 2015

Vendredi 13 novembre 2015, Friday, bloody Friday.

                               Vendredi 13 novembre 2015, l'inoubliable meurtrissure.


Bataclan hommage attentats
Hommage aux victimes devant le Bataclan.

Si chacun se souvient encore de l'endroit où il se trouvait le 11 septembre 2001, lorsqu'il a découvert les images de la chute des tours du World Trade Center, il en sera de même pour le vendredi 13 novembre 2015, jour des attentats de Paris. L'onde de choc, mondiale, est comparable.

Téléspectateur du match de football France Allemagne, j'observe vers 21h15, Patrice Evra, sur l'aile droite, contrôlant le ballon, et levant des yeux intrigués et vaguement inquiets, vers la tribune d’où vient de retentir le son d'une assez forte explosion, dont l'écho puissant se prolonge.





Le match continue néanmoins, les joueurs français développent leur action. Je pense, comme beaucoup, à des explosifs sonores de supporters, inoffensifs. Il est 21h20, lorsque une seconde explosion, réplique exacte de la première retentit, nettement perceptible à la télévision. Le même écho prolongé s'élève,  ressemblant à une clameur de supporters.

Le match se poursuit toujours, les commentateurs ne manifestent aucune surprise, ils détaillent les actions, comme à l'accoutumée. Vers 21H30, une troisième explosion, plus diffuse se fait entendre. Je ne peux m’empêcher de trouver les supporters bien enjoués et bien équipés pour un match amical sans enjeux. Je poursuit mon échange de textos avec une amie qui se trouve au stade de France. Maillot de l'équipe d'Allemagne sur le dos et drapeaux français en main, elle pratique l’œcuménisme footbalistique, et décrit un beau match se déroulant dans une ambiance assez joyeuse.

Soudain, mon mobile vibre plusieurs fois d'affilées. Les notifications des réseaux sociaux pleuvent, accompagnées de textos de mes frères. J'ouvre les notifications rapidement: "fusillades multiples à Paris Est" "Explosions au Stade de France, le président Hollande exfiltré." Les textos de mes frères ont tous la même tonalité,  "t'es où ??!!" Je réside justement dans l'Est Parisien.

Trois kamikazes se sont fait sauter aux abords du Stade de France. Les trois explosions ne devaient rien aux supporters enjoués. Bilal Hadfi et deux hommes porteurs de passeports syriens aux identités falsifiées, ont actionnés leurs ceintures d'explosifs. Deux d'entre eux n'ont fait que des dégâts matériels. Le troisième, qui s'est fait sauter prêt de l'enfilade de brasserie au pied de la sortie E du Stade, rue Jules Rimet, a tué un homme qui allait se restaurer dans l'une des brasseries, dans un timing malchanceux.  d'autres clients des brasseries et du Mac-Donald tout proche furent légèrement blessés, assourdis, et choqués.

Salah Abdeslam, après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France, remonte vers la porte de Clignancourt, entre dans Paris, dans le 18ème arrondissement, et abandonne sa Clio noire de location place Albert Khan. Il est muni d'une ceinture d'explosifs et sa mission consiste à frapper dans le 18ème. Mais arrivé sur place, il semble qu'il prenne peur, qu'il renonce.

Il se rend rue Doudeauville, dans l'une des étranges et miteuses boutiques de téléphonie, moitié cybercafés, moitié comptoirs d'appels vers l'étranger, qui pullulent dans le quartier. Il achète une puce de téléphone mobile, et contacte deux de ses amis en Belgique, pour venir le chercher, et le faire sortir de France au plus vite. Il passe le reste de la soirée à se déplacer, Châtillon, puis Montrouge, où ses deux complices viennent le chercher.

Leur véhicule sera contrôlé à Cambrai, non loin de la Belgique, environ trente minutes avant que son nom ne circule et ne soit transmit à toutes les douanes du monde. Il passe entre les mailles du filet. On retrouvera, quelques jours plus tard, une ceinture d'explosifs désamorcée, abandonnée dans un tas d'encombrants, dans une rue de Montrouge. 

L'équipée du commando du stade du stade de France  s'achève par la fuite du chauffeur, chargé de commettre un attentat dans le 18ème arrondissement dans la foulée, mais n'ayant pas trouvé les "ressources" pour achever son geste.

De mon côté, abasourdi face à mon écran, je rassure mes frères rapidement, et passe un appel à mon amie qui se trouve au stade de France. Pas de réponses. Je réitère. Je tombe sur son répondeur. Liaison terminée, plus de réponses aux textos non plus, la crainte m'envahit.

Elle m'envoie un texto une heure plus tard, elle s'est réfugiée chez une tante qui réside à Saint-Denis, non loin du Stade. Elle n'a ressenti que la vibration puissante de la dernière explosion, et le tremblement de la tribune sur laquelle elle se tenait. Les stadiers ont ensuite clos le stade, et organisé intelligemment une sortie progressive et sécurisée. Son mobile était simplement tombé en panne de batterie, au pire moment du monde, décuplant l'inquiétude de son entourage et la mienne.
Les spectateurs du Stade de France réfugiés sur la pelouse.


Explosion stade de France, des policiers dans la brasserie touchée.
Policiers intervenant dans les brasseries au pied du Stade de France.




Je zappe, et navigue entre les différentes chaînes d'information en continu. Ces dernières sont toutes en mode "Editions Spéciales." Les informations se recoupent et se complètent, elles brossent le scénario suivant.

Vers 21H20, une Seat Leon noire, avec à son bord un trio meurtrier, composé comme l'enquête le démontrera, de Brahim Abdeslam, d'Abdelhamid Abaaoud, et d'un chauffeur non identifié, entame son circuit mortel dans les 10ème et 11ème arrondissements de Paris. Le véhicule progresse vers le canal Saint-Martin.

La voiture descend la longue rue Bichat. Au croisement avec la rue Alibert, dans le 10ème arrondissement, le commando avise une place ronde, bordée par les murs de l'hôpital Bichat,  sur laquelle deux établissements se font face: le restaurant bar Le Carillon, et le restaurant asiatique Le Petit Cambodge. Deux hommes du commando descendent de voiture, et arrosent les deux terrasses bondées à la kalachnikov.  Les clients, se détendant le vendredi soir après une semaine de travail, tombent comme des mouches. Les vitres des deux établissements explosent. A l'intérieur les clients se plaquent au sol. Une pharmacienne du 18ème arrondissement qui passait dans la rue avec son fils est fauchée par les balles. On dénombrera 12 morts et de multiples blessés.


Carillon Attentats Paris
La terrasse du bar Le Carillon juste après la fusillade.




Attentats, secouristes Carillon
Le bar le Carillon, travail des secouristes.



        





     


Hommage carillon post attentats
Hommage au bar Le Carillon.



Terrasse habituelle Petit Cambodge
La terrasse habituelle du Petit Cambodge


Terrasse endeuillée Petit Cambodge.
 La terrasse du Petit Cambodge endeuillée.





Les tueurs remontent en voiture et la Seat poursuit son chemin à vive allure dans les petites rues parallèles à la rive gauche du canal Saint-Martin. Leur circuit les emmènent quelques centaines de mètres plus loin, rue de la Fontaine au Roi. Cette dernière débouche, au croisement avec la rue du Faubourg du Temple, sur un décroché qui borde le canal Saint-Martin, formant la petite place de La Fontaine au Roi. Sur la gauche, un restaurant Mac-Donald, en face un fleuriste, et un peu en retrait, face au canal, le bar La Bonne Bière et la chaleureuse pizzeria de quartier la Casa Nostra. La Seat s'immobilise. Un tueur descend, et arrose méthodiquement les deux terrasses, l'arme à la hanche. Surprise et panique sont simultanées chez les clients. Plusieurs tombent.

La caméra de sécurité à l'intérieur de la Casa Nostra, dirigée de façon plongeante vers la salle et vers la terrasse, filme la scène sous un angle spécifique. La vidéo est glaçante. On y voit les éclairs blanchâtres du fusil d’assaut, les vitres de la pizzeria qui explosent, les barmen qui plongent au sol, puis s'enfuient vers la cave. Les clients se plaquent par terre. Une femme blessée se réfugie derrière le bar. Puis on voit le tueur s'approcher de la terrasse, et pointer son arme à bout portant sur deux femmes toujours en vie, qui s'étaient couchées juste à temps.

Là, un miracle se produit. On ne saura jamais de quelle nature il fut. Le tueur n'achève pas son geste. Son arme s'est-elle enrayée ? Un remugle de conscience humaine a t-il retenu son index ? Il fait demi-tour et rejoint le véhicule. La vidéo montre les deux femmes se redressant et partant en courant dans le dos du tueur. On dénombrera 5 morts, et de multiples blessés dans les deux établissements.


attentats Fontaine au Roi
Le décroché de la Place de la Fontaine au Roi.








                                                     Vidéo attaque de la Casa Nostra.




Casa Nostra  sel absorbant attentats
Traces de sel ayant absorbé le sang sur la terrasse de la Casa Nostra.



Attentats terrasse Bonne Bière.
L'horreur sur la terrasse du bar La Bonne Bière.

 
Attentats Policiers choqués Fontaine au Roi
Policiers choqués rue de la Fontaine au Roi.






Attentats Fontaine au Roi hommage
La rue de la Fontaine au Roi endeuillée.


                      
La Seat maudite reprend la route. Elle traverse le passage qui surplombe le canal Saint-Martin, juste en face de la place endeuillée de la Fontaine au Roi, change de rive et de sens de circulation, puis roule à tombereau ouvert sur le boulevard Voltaire. La voiture passe devant la salle de concert du Bataclan. Elle poursuit sa route et parcoure l'équivalent de deux stations de métro, de Voltaire, à Charonne. Puis elle tourne à gauche dans la partie basse de la rue de Charonne.

Progressant dans la rue, la Seat repère la configuration parisienne souhaitée, hasard et improvisation du circuit meurtrier ou repérage préalable, on ne le saura jamais. Toutefois, une place, bordée par une église, laisse apparaître une brasserie branchée, La Belle Équipe, attenant à un restaurant japonais. Deux terrasses pleines.  Les tueurs descendent de voiture et enchaînent les rafales de kalachnikov. Ils insistent. Les staccatos d'armes de guerre se font lourds.

Le hasard a voulu que le dispositif de caméra embarquée d'un chauffeur de VTC filme une partie de la scène. Le chauffeur vient chercher un client dans la partie haute de la rue de Charonne. Ils redescendent la rue, chemin le plus logique pour emmener le client à destination. Arrivés à environ 300 mètres de la place, le dispositif de prise de son associé à la caméra embarquée capte très distinctement le bruit des détonations insistantes. Le dialogue du chauffeur et du client se fait tendu. "Cela tire !?" "Recules, recules, on va prendre une balle perdue." "Cela tire à la Kalach !". Le VTC recule et s'immobilise.

La caméra du VTC filme un véhicule noir, immobile, visible en haut à gauche sur l'image. "Cela tire sec !" commente le passager. Après de longues minutes, des silhouettes regagnent rapidement le véhicule immobile en haut à gauche de l'image, et la Seat Leon s'ébroue immédiatement,  remontant la rue de Charonne, artère à double sens, croisant le véhicule VTC arrêté,  puis filant à vive allure.

 Le chauffeur du VTC redémarre et poursuit, au pas, sa route vers la place, se posant des questions sur les cibles, sur la nature de l'évènement, règlement de compte ? Attentat ? Le conducteur  arrête le véhicule sur la place. Son passager et lui en descendent et poussent des cris d'horreur. "Oh lalala", " Gros, c'est chaud !!!" Le ton est abasourdi, emprunt d'angoisse et d'effroi. La caméra filme le spectacle macabre qu'ils découvrent, mais par décence, cette partie de la vidéo ne sera diffusée sur aucun média. On dénombrera 19 morts et de multiples blessés, aux terrasses de La Belle Équipe et du restaurant japonais.



                                            Vidéo du VTC  attaque rue de Charonne.



Ci-dessous, le lien vers une vidéo de l'ambiance rue de Charonne, devant La Belle Équipe et le restaurant japonais, immédiatement après la fusillade. Ce "footage", bien qu'il ne montre pas directement de victimes, est glaçant. Il montre que nous vivons tous ensemble,  parfois dans le même quartier, mais dans des réalités si différentes. Chacun la sienne. Si des cris montent et si certains passants sont choqués, d'autres, qui arrivent par chance 3 minutes après la fusillade, passent en voiture et continuent normalement leurs chemins. Des piétons continuent visiblement leurs vies, traversant à quelques mètres du bar. Une parisienne élégante passe en vélo, et ne semble pas interrompue dans son trajet nocturne, pas même par l'étrange animation ambiante, pourtant stressante. L'ambiance est à la fois lourde, tendue, et en même temps décalée. Certains semblent profiter d'un spectacle inédit. D'autres s'en prennent aux secours et aux policiers lorsqu'ils arrivent sur les lieux. leur reprochant leur absence. Une réaction de peur rétrospective compréhensible, mais qui retarde leur action, et qui est contreproductive, et illogique. Des hommes armés devant chaque bistrot, est-ce possible ? Non. Une vidéo qui dérange car elle interroge sur notre capacité d'attention aux autres, sur notre intérêt pour les autres, sur notre niveau d'indifférence et de blindage. Le Chaos et l'indifférence illustrés. 

https://www.youtube.com/watch?v=qSMDzt5NQzc 



Terrasse Belle Equipe horreur attentats
L'horreur sur la terrasse du bar La Belle Équipe.






Attentats Paris restaurant Japonais Charonne
Le restaurant japonais touché, qui jouxte La Belle Équipe.




Serveurs la Belle Equipe Hommage
Hommage aux serveurs de La Belle Équipe et des Chics Types.



Attentats hommage serveurs la Belle Equipe et Chics Types
Hommage aux serveurs de La Belle Équipe et des Chics Types.

 
La Seat remonte la rue de Charonne, arrive de nouveau au croisement avec le boulevard Voltaire,  et emprunte celui-ci en direction de la place de la Nation.  Arrivés au croisement avec la rue de Montreuil, les tueurs avisent une brasserie à l'intérieur bondé, le Comptoir Voltaire. Brahim Abdeslam sort du véhicule, qui redémarre aussitôt. L'homme entre dans le bar avec difficulté, la porte étant lourde. Il se fait remarquer, mais les clients ne lui prêtent qu'une attention fugace.

Brahim Abdeslam se dirige vers le bar, s'appuie au zinc, passe une commande, puis recule, pendant que le barman s’exécute. Il choisit soigneusement son emplacement dans le bar, de manière à faire le plus de dégâts possible, puis ouvre son blouson et actionne sa ceinture d'explosifs. Il sera la seule victime de cet attentat kamikaze, mais on dénombrera 15 blessés. Dans la panique qui suit, un client entame un massage cardiaque sur une victime. Il arrache la chemise du quidam, et découvre des fils et un dispositif de mise à feux. Il réalise qu'il est en train de tenter une réanimation du terroriste décédé.

La Séat Leon noire poursuit sa route jusqu'à Montreuil, où elle est abandonnée. La caméra vidéo de la RATP montrera Abelhamid Abaaoud  et un homme non identifié, sautant les portiques du métro, à la station Croix-de-Chavaux à Montreuil. L'étude des connections aux antennes relais du téléphone mobile d'Abdelhamid Abaaoud montrera que ce dernier retourne alors, en métro, sur les lieux des attentats, admirer son œuvre macabre, et mesurer l'ampleur de l'effroi semé. Il passera à pied, non loin de la salle de spectacle du Bataclan, observant la BRI et le RAID intervenir contre ses complices. Il est surement dans les parages, lorsque le président de la république François Hollande, se rend sur la zone "sécurisée" autour de la salle de concert...



Paris Attentats Brasserie Comptoir Voltaire
Intervention Brasserie Comptoir Voltaire.





Dégâts Comptoir Voltaire Attentats Paris
Dégâts Brasserie Comptoir Voltaire.




Attentats paris Comptoir Voltaire en deuil
Brasserie Comptoir Voltaire endeuillée.


Car simultanément, alors que les détonations du stade de France viennent d'avoir lieu, alors que la Séat Leon du commando des terrasses démarre et entame son périple mortel, un autre véhicule noir arrive près de la salle de spectacle du Bataclan, boulevard Voltaire, et stationne quelques instants.

Le commando, composé, comme l'enquête le démontrera, de Samy Amimour,  d'Ismael Omar Mostefai, et de Foued Mohamed-Aggad, tuent les vigiles, pousse les portes de la salle de concert, assassine les préposés aux billets, et pénètre dans la salle, face à la scène, dans le dos des 1500 spectateurs, plongés dans le noir pour les besoins du concert.

Sur la scène, le groupe de Rock Eagle of Death Metal balance les premiers riffs de guitare du morceau "Kiss the Devil"... Les premières rafales de kalachnikov retentissent. Le guitariste et leader du groupe sursaute et s'interrompt, interdit. Le bassiste fuit immédiatement, instinctivement, par la porte de la scène menant aux loges. Le public se fige. Les lumières de la salle se rallument.

A l'arrière, les trois terroristes arrosent la salle à la kalachnikov, de droite à gauche, sans oublier la zone du bar. Des  "Allah akbar." "Pour la Syrie! " "On va faire un massacre !", retentissent. Des dizaines de clients tombent sous les balles. D'autres s'enfuient, montant dans les étages, au niveau des balcons du Bataclan, certains se plaquent par terre, utilisant des cadavres comme protection. Le sol se couvre rapidement de sang et de chair humaine. Les clients pataugent et s'allongent sous les sièges. La panique est totale. Les tueurs se relaient pour que le feu soit continu. Lorsque l'un recharge, l'autre tire. Exception faite de rares moments de désynchronisation. Ils avancent dans les rangées et tirent à bout portant sur les corps, achevant les uns, blessant ou tuant les autres, cachés sous des cadavres.

Les tueurs tirent aussi dans la rue par certaines fenêtres, arrosant des gardiens de la paix qui s'arretent et souhaitent intervenir, mais que la puissance de feu du commando maintien à distance. Des spectateurs, à l'étage, tentent de s'enfuir par une fenêtre. D'autres essayent via une porte latérale. Un groupe emmené par le responsable de la sécurité du Bataclan s'enfuit par une trappe ouverte qui donne sur le toit, puis pénètrent dans l'appartement attenant d'un parisien dont les fenêtres sont accessibles depuis la toiture de la salle.

Un journaliste du monde qui habite un appartement surplombant la rue latérale du Bataclan, filme une scène de fuite terrifiante. La porte latérale du bataclan laisse place à des spectateurs courant et hurlant,  certains déjà blessés et se trainant dehors. Des rafales retentissent et fauchent certains d'entre eux. Une femme qui a tenté de s'enfuir par une fenêtre à l'étage, se retrouve suspendue. Un homme l'aidera finalement à remonter à l'intérieur du Bataclan. Le journaliste du monde hurle en demandant ce qu'il se passe mais il n'obtient pas de réponse. Lorsqu'il pense que la fusillade est terminée, il descend porter secours aux blessés qui se sont trainés par cette porte latérale tant bien que mal. Il en traine un vers un hall d'immeuble pour le mettre à l'abri, lorsqu'il reçoit lui même une balle dans le bras.

Les chaînes d'information permanente se bornent à annoncer une prise d'otage en cours au Bataclan, diffusant des images des forces d'intervention et des secours prenant place devant la salle. Quelques images des rafales tirées pour maintenir les gardiens de la paix à distance filtrent.

Alors que l'horreur à déjà commencée depuis longtemps,  que les staccatos de kalachnikov se font plus sporadiques, voire absents durant de longs moments, un commissaire de Police de la BAC et son adjoint qui passent en voiture non loin du Bataclan,  décident d'intervenir. 

Les deux hommes poussent la porte de la salle de concert, ils accèdent aux portes battantes qui mènent à la salle et à la fosse. Il les ouvrent le plus précautionneusement possible. Dans l'enceinte de la salle, règne désormais un assourdissant silence de cathédrale. Des dizaines de corps jonchent le sol, dans une marre de sang.  Sur la scène, l'un des terroristes tient en joue un groupe de spectateurs otages. Il demande au premier de la file de se coucher sur le sol, très probablement pour l'exécuter.

Les deux policiers ont l'habitude de s'entrainer au tir et de travailler ensemble. Ils savent qu'à cette distance, ils peuvent toucher le terroriste. Ils savent aussi qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur, car la puissance de feu du tueur, en cas de riposte, ne leur laisserait aucune chance.  Ils doivent agir vite, avant que le terroriste n'abatte l'otage. Ils commencent à tirer. 

Le terroriste s'affale avec un râle. L'otage en profite pour se redresser et s'enfuir. Le tueur a tout de même la force et la présence d'esprit malade d'actionner sa ceinture d'explosifs avant de s'effondrer totalement. Une explosion retentit, détruisant la moitie de la scène, mais ne faisant pas d'autres victimes que le kamikaze,  déjà touché par les policiers. Impossible de savoir à combien d'otages cette intervention à sauvé la vie, combien le tueur allait en abattre froidement sur la scène.

A l'extérieur de la salle, la BRI et le RAID sont prêts, ils donnent l'assaut. Les terroristes répondent par un feu nourri, puis font rapidement sauter leurs ceintures d'explosifs respectives. Dans le chaos, impossible de savoir si ces derniers actes kamikazes ont fait des victimes supplémentaires.

Dehors, un flot de rescapés se déversent sur les trottoirs, immédiatement pris en charge par les secours. Ils sortent mains sur la tête et vêtements ouverts pour voir s'ils ne dissimulent pas d'explosifs, si d'autres terroristes ne tentent pas de s'enfuir au milieu des otages profitant de la confusion,. Une fois la zone totalement sécurisée, le président de la république se rend sur place pour rendre un hommage immédiat et soutenir les victimes.  Non loin de lui, parmi les badauds et peut-être au contact des victimes, Abdelhamid Abaaoud, membre du commando des terrasses, et cerveau des attentats, rôde.



                                        Vidéo du concert interrompu du groupe Eagles of Death Metal.



                                          Vidéo du Journaliste du Monde filmant la fuite du Bataclan.

Le lien vers la Vidéo sur laquelle le commissaire de la Bac intervenu témoigne:
https://fr.news.yahoo.com/video/t%C3%A9moignage-exclusif-du-commissaire-la-164000138.html




Le Bataclan après les attentats.
Le Bataclan après les attentats.





Eagle of Death metal le 13 novembre au Bataclan
L'affiche du concert des Eagles of Death Metal sur la salle de concert du Bataclan.




Bataclan hommage Obama et Hollande
Les présidents François Hollande et Barack Obama se recueillent au Bataclan.

Je reste abasourdi, regardant les chaînes infos toute la nuit, sentant une terreur nouvelle et une rage s’immiscer en moi.  Le bilan s'alourdit d'heure en heure. Les journalistes eux mêmes sont très marqués. Il leur est bien difficile de maintenir cette distance qu'ils mettent habituellement entre les faits et eux. Les premiers témoignages des rescapés du Bataclan sont glaçants. Ceux des survivants des terrasses ne le sont pas moins. J'ai échangé je ne sais combien de texto avec toutes les personnes de mon répertoire susceptibles d'être sorties prendre un verre dans Paris ou d'être allées au concert ce soir là, ainsi qu'avec mon amie présente au stade de France.

On apprendra quelques jours plus tard que le bilan stabilisé des attentats du sanglant Vendredi 13 Novembre 2015 s'élève à 130 morts et plus de 350 blessés. Le président déclare l’état d'urgence dans tout le pays.  Salah Abdeslam est toujours en fuite.

La police et les services de renseignement vont enquêter très vite, mettant des noms sur les corps des terroristes, souvent déjà connus de leurs services à des niveaux divers. Leur enquête les mènent,  entre autres, en Belgique, dans le quartier de Molenbeek, base arrière des terroristes du 13 novembre 2015, qui y résidaient ou qui y ont tous séjourné. Le quartier est connu comme étant un lieu de radicalisation islamique.

Un téléphone mobile abandonné dans une poubelle près du Bataclan, la découverte d'appartements conspiratifs à Bobigny et en Belgique,  abritant d'autres puces de mobiles, et la mise sur écoute, antérieure, de la cousine d'Abdelhamid Abaaoud pour radicalisation, vont permettre de loger l'appartement de repli des terroristes restants. Il s'agit d'un appartement abandonné, squatté, dans la ville de Saint-Denis en région Parisienne, rue de l'Aiguillon. 

Le 18 novembre 2015, à 4H30 du matin, le RAID donne l'assaut dans cet appartement. Un échange de feu nourri, qui glace les habitants de la ville, déjà plongés dans un contexte d'effroi depuis les attentats, a lieu, accompagné d'explosions violentes.

Les trois terroristes présents seront tués. On apprendra après analyse des corps, qu'il s'agit d'Abdelhamid Abaaoud, cerveau des attentats, tueur des terrasses, et "cadre" de l'Etat Islamique, de sa cousine, Hasna Aitboulhacen, et d'un troisième homme non identifié. L'appartement leur a été fourni par Jawad Bendaoud, trafiquant de stupéfiants, marchand de sommeil et délinquant notoire, déjà passé par l'incarcération auparavant. Ce dernier est actuellement en prison après de nombreuses auditions durant lesquelles il a clamé ne pas savoir qui il hébergeait.


Saint-Denis, attentats de Paris assaut appartement
Assaut du 18 Novembre 2015 à Saint-Denis


Assaut appartement saint denis 18 novembre 2015
Assaut de Saint-Denis.


Appart saint denis détruit poste assaut RAID attentats de Paris.
L'état de l'appartement de Saint Denis après l'assaut.


Le procureur de la République, Monsieur François Molins, raconte l'assaut lors d'une conférence de presse. Il parle d'une porte blindée ayant résisté aux charges des hommes du RAID, laissant le temps aux terroristes d'organiser leur riposte. Il parle d'un feu nourri à l'arme lourde émanant des terroristes. Il parle de 5000 cartouches tirées par les forces de l'ordre.

Mais il explique également qu'aucunes armes lourdes n'ont été retrouvées dans l'appartement, ni dans les gravats, pas encore totalement fouillés, qui se sont formés suite aux explosions, notamment celle de la ceinture d'explosif du terroriste non identifié. Seul des restes de grenade et d'explosifs, et un pistolet automatique neuf millimètres ont été retrouvés. Un arsenal qui ne permet pas un feu nourri.

Il explique également que l'étude des conversations téléphoniques permet de démontrer qu'Abdelhamid Abaaoud et ses complices projetaient des attentats kamikazes à La Défense et à l'aéroport de Roissy. Abdelhamid Abaaoud avait même demandé à sa cousine de lui fournir des costumes pour passer inaperçu dans les tours et dans le centre commercial du quartier d'affaire de La Défense. Ceci explique l'urgence de l'assaut.


Paris attentats conférence de presse procureur
Conférence de Presse de  François Molins, Procureur de la République de Paris.


Les conditions de l'assaut suscitent toutefois une polémique durable. D'après un journaliste ayant interrogé certains habitants de l'immeuble squatté,la porte de cet appartement n'était pas blindée. L'absence d'armes lourdes interroge également. Le feu nourri pouvait t-il provenir de tirs croisés entre policiers ? Seules 300 douilles, et non 5000 ont été retrouvées sur place jusqu'ici.

Mais les conditions de disparition des terroristes du sanglant vendredi 13 novembre 2015, notamment du cerveau du groupe, qui projetaient d'autres attentats,  ne suscitent guère d’apitoiement approfondi.


Attentats de Paris, groupe terroriste
Les terroristes du 13 novembre 2015.




La cousine d' Abelhamid Abaaoud:  Hasna Aitboulhacen.
Le Logeur des terroristes, appartement de st Denis.
Le logeur des terroristes à saint-Denis, Jawad Bendaoud.

Dans les semaines qui suivirent, le groupe Etat Islamique et ses satellites, Boko Haram, Al Quaida en Afrique, et Ansar Dine, multiplièrent les attentats, à l'hôtel Radisson de Bamako, à Beyrouth, aux Philippines, aux Etats-Unis et au Caire.  La guerre contre le terrorisme Islamique, jusqu'ici larvée et sporadique, s'intensifie depuis le 13 novembre 2015.  Une coalition composée de nombreux pays s'est formée, pour bombarder les positions de Daesh en Irak et en Syrie.

Novembre 2015, le mois de la déclaration de la 3ème guerre mondiale.














Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Le commentaire, c'est comme l'alcool, c'est avec modération.