A PROPOS: LA GENESE DU BAD BLOG CLUB

Translate

La Librairie Fnac via le BadBlogClub

Polars, DVD, tout Amazon !

Le Panafricanisme et le Judaïsme, des ressentis identitaires frères.



Panafricanisme et racines Juives, des ressentis identitaires parallèles


 Le Panafricanisme

Le Panafricanisme est un courant de pensée, une idée à la fois politique et identitaire.
Le principe du Panafricanisme est que les hommes noirs, qui vivent en Afrique, ou bien issus de la diaspora et vivant n’importe où dans le monde, mais ayant des racines africaines, doivent se rassembler sous une même bannière, en terre d’Afrique, afin d’accéder vraiment à l’émancipation.

Une autre idée sous-tend le principe du Panafricanisme, celle d’un destin unique qui unit le peuple noir africain, issu du berceau de la civilisation: l’Afrique noire. Cette terre est  la terre sacrée pour les adeptes du Panafricanisme, d’où seraient issus les premiers hommes, qui d’après certaines études anthropologiques, furent noirs.


Le Panafricanisme n’inclut aucune notion de religion où de spiritualité commune. Les hommes noirs d’origines africaines peuvent être chrétiens, musulmans, juifs ou bouddhistes, peu importe. Ils font parti du grand destin commun du peuple noir, quelle que soient leurs religions respectives.

Le Panafricanisme est donc un courant de pensée, incluant une terre commune et sacrée, un destin unique pour un peuple et l’idée du rassemblement pour vivre son émancipation et son destin à l’abri des ostracismes dus à la couleur de peau noire.

Le judaïsme

Le judaïsme est à la fois une notion d’appartenance à un peuple précis, et une spiritualité, une religion.

L’aspect d’appartenance à un même peuple recoupe le principe du Panafricanisme en de nombreux points.

Ici aussi nous retrouvons le sentiment d’appartenance à un même peuple, que l’on vive sur la terre promise d’Israël, refuge contre l'antisémitisme, ou bien que l’on fasse parti de la diaspora Juive, et que l’on réside n’importe où dans le monde. On retrouve également dans le judaïsme, la notion de destin unique du peuple juif, qui se considère comme le peuple élu.

Nous avons donc ici un courant de pensée, une manière de vivre ses racines, qui englobe l’appartenance à un peuple commun, dont les membres peuvent se trouver n’importe où dans le monde,  la présence d’une terre sacrée, refuge contre l'ostracisme, et la croyance en un destin unique. Autant d’éléments parfaitement parallèles à ceux qui sous-tendent l’idée du Panafricanisme. 

En revanche, le judaïsme inclut une notion de spiritualité et de religion commune, allant au-delà des traditions ou des us et coutumes communs d’un peuple. 

Quels sont les facteurs d’unité les plus probants ?

Si un parallélisme très net peut apparaître entre ces deux courants, ils divergent sur les critères d’appartenance aux deux peuples communs respectifs. Pour prendre une métaphore prosaïque, on pourrait dire que la carte du club ne s’obtient pas selon les mêmes critères. 
 
Le Panafricanisme propose de reconnaître comme membres du peuple, les gens de couleurs noir, ayant des racines africaines plus ou moins lointaines, vivant ou non en Afrique, sans tenir compte du mode de vie actuel, ou des pratiques religieuses des personnes considérées.

Le judaïsme propose de reconnaître comme membres du peuple, les personnes ayant des racines juives, vivant ou non en Israël, et ayant des traditions communes, liées à la pratique d’une même foi, avec des fêtes principales communes, des rites initiatiques communs, et même des plats traditionnels communs.

S’il est légitime de trouver des points communs aux deux courants de pensée identitaires que sont le Panafricanisme et le Judaïsme, il est légitime également de se demander lequel des deux courants est le plus propice à susciter un réel sentiment d’appartenance à un destin commun.

Si Le Panafricanisme peut paraître égalitaire, car il laisse la spiritualité de chacun de côté, il la renvoie à la sphère privée, le courant de pensée puise toutefois son fondement idéologique dans la couleur de peau uniquement, avec des racines africaines venant expliquer cette couleur.

Peut-on penser qu’un afro-américain, né aux États-Unis, vivant dans une grande ville moderne comme New-York, Chicago ou encore Miami, dont les racines lointaines, remontant à plusieurs générations, sont certes africaines, se sentira un destin en tout point commun avec un natif de l’Ouganda, vivant en Ouganda, selon des modes de vies différents et moins consuméristes ? Peut-on penser que si ces deux personnes ont de surcroit des croyances et des religions différentes, ils pourront ressentir cet élan commun censé les rassembler et les mener vers un destin commun unique ?

Sans toutefois prétendre avoir les réponses à ces questions, il peut sembler légitime que le seul critère de la couleur de peau due à des racines africaines, et à une terre commune, s’avère relativement insuffisant à créer un sentiment d' unité.

Le judaïsme en revanche, qui met en avant à la fois des racines juives, parfois également lointaines et remontant aux générations précédentes, une foi commune, des traditions communes, une terre commune également, et ne tenant aucun compte de la couleur de peau, blanche pour les ashkénazes d’Europe de l’Est, et plus hâlée et matte pour les Séfarades d’Israël et du Maghreb, semble plus à même de créer une réelle unité. Les critères semblent, objectivement, de nature plus rassembleurs. Ceci étant toutefois dit toujours sans certitudes et avec la modestie du doute que nous impose ces interrogations.

En effet, dans ce domaine des sciences humaines, de l’histoire comparée des religions et des courants de pensée, l’objectivité, et l’aspect scientifique pur des analyses, ne sont pas forcément les seules et uniques grilles de lecture pertinentes des choses.
 
Des sentiments venant des tripes, du tréfonds de l’être humain, mammifère spirituel, à caractère à la fois individualiste et collectiviste, communautaire et tribale, mais aussi solidaire du genre humain dans sa globalité, peuvent venir faire mentir l’analyse objective des choses.
  
On peut donc reconnaître que les deux ressentis identitaires que sont le Panafricanisme et le Judaïsme ont des points communs.

On ne peut pas en revanche être certain que le judaïsme, qui, sur le papier semble afficher plus de critères communs rassembleurs, le serait forcément plus qu’une couleur de peau commune, critère d’identification certes primaire, simple, mais qui parle au cœur de l’homme de façon directe et immédiate, de manière moins cérébrale que les critères d’appartenance au Judaïsme. 

L’erreur fondamentale semble toutefois être de vouloir opposer ces deux courants de pensée, ces deux ressentis identitaires, tous deux légitimes et nobles. Car sur de nombreux points, ces deux courants sont frères.  

Certains défenseurs modernes du Panafricanisme, on pense à Kémi Séba, semblent souvent créer une espèce de concurrence artificielle entre ces deux courants. Comme si la pensée profonde, l’intime conviction d’appartenance, pouvaient être des choses que l’on porte sur le terrain de la compétition. Comme s’il fallait que l’un des deux courants l’emporte forcément sur l’autre, notamment en ralliant plus d’ouailles ou plus d’affiliés.

Il semble que cette approche compétitive soit stérile, que les deux courants, avec leurs différences puissent parfaitement coexister et se respecter, voire s’entraider. Haim Korsia, Grand rabbin de France et Kémi Séba, Docteur du Panafricanisme, même combat.

Peuples et courants de pensée politiques, religieux ou sociétaux du monde entier, respectez vous, vous êtes complémentaires. Nous sommes tous à la recherche de cette chaleur qui donne un sens à nos passages ici- bas, et ce n’est certainement pas dans des compétitions stériles, des oppositions artificielles, ou des guerres, que nous trouverons cette flemme.  
   
  
        Vous êtes des frères humains nourrissant une recherche commune de sens.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Le commentaire, c'est comme l'alcool, c'est avec modération.