Situé immédiatement au-delà de la porte de Clignancourt, dans le 18ème arrondissement de Paris, le marché aux puces de Saint-Ouen est un lieu riche et pittoresque. Les Puces, qui abritent différentes thématiques de ballades, de découvertes, de bonnes affaires et de dégustations, s'adressent à tous les amateurs de sorties originales. Quelques 2000 marchands et de multiples bistrots accueillent les visiteurs à partir du samedi matin, et jusqu'au lundi en fin d'après-midi.
L'histoire des Puces de Saint-Ouen
Tout commence vers 1870, lorsque des chiffonniers parisiens, repoussés hors des frontières de la capitale, viennent s'installer à Saint-Ouen, sur les contreforts de Paris, pour vendre leur marchandise. Ils occupent un espace de 300m2, consacré à la vente de tissus et d'habits à des tarifs défiant toute concurrence. C'est dans ces chiffons et ces balles de tissus au rabais, que se trouvaient, d'après la bonne pensée populaire, les puces, transmises avec les articles, qui finirent par valoir son surnom au marché. Bientôt, des étals de ferrailles se joignirent aux haillons. Parallèlement, la ville de Saint-Ouen produit alors un vin blanc réputé, et constitue un lieu de promenade et de dégustation prisé. En 1885, après moult jouxtes et combats juridiques, la zone de vente sauvage s'organise, et les revendeurs sont priés de s'acquitter d'un impôt pour faire commerce. C'est l'apparition de la patente, qui officialise l'existence d'un marché. Les promeneurs plus bourgeois, amateurs de cru de blanc, dégustent une victoire, voyant la zone prendre une forme civilisée.
Jusqu'en 1914, début de la Grande Guerre, le marché prends de l'ampleur, la qualité des articles vendus s'accroit et sa réputation grandit. Les couturiers et les créateurs investissent le marché, les imprimés et les coupes à la mode apparaissent et se négocient désormais au marché aux Puces. Les chiffonniers achètent les terrains et abandonnent leurs échoppes faites de bric et de broc, dans lesquelles ils vivaient bien souvent, pour des bâtisses plus abouties.
Pendant la première guerre mondiale, le marché aux puces se paupérise à nouveau, et devient un haut lieu du marché noir. On s'y procure surtout des denrées de première nécessité, alors impossibles à trouver ailleurs.
Après la première guerre mondiale, et jusque dans les années 1930, le marché aux puces connait un âge d'or, avec des fabriques de rubans à la mode, des merceries chics et des marchands d'habits et de tissus chatoyants. Viennent se mêler quelques étals d'objets et de meubles, de luminaires et de bronze, encore peu organisés. En 1920, Le marché Vernaison , consacré aux antiquités et aux meubles de style, est le premier à être officialisé et organisé, dans un esprit village toujours d'actualité. Le succès est immédiat, attirant les amateurs d'art et les professionnels du monde entier.
Durant la seconde guerre mondiale, la ville de Saint-Ouen sera bombardée à plusieurs reprises. Le marché aux puces résiste, et reste en fonction, mais dans une version tronquée, minimaliste et discrète. Son aura internationale reste toutefois intacte.
Après la seconde guerre mondiale, le marché reprend de plus belle, avec une intensification des espaces consacrés aux brocanteurs et aux antiquités. En 1946, on assiste à l'ouverture officielle du Marché Paul-Bert. Suivront d'autres espaces thématiques, avec des marchés davantage consacrés à l'art asiatique, aux antiquités européennes, à la vaisselle luxueuse, aux objets d'art, ou encore à la tapisserie.
De l'autre côté, séparé par des allées intermédiaires emplies d'étals variés et hétéroclites, un foisonnant marché d'habits, de tissus et d'accessoires bat toujours son plein. Des bistrots et des guinguettes émaillent l'ensemble. Progressivement, des travaux d'aménagements des espaces renforcent les échoppes et marquent les délimitations. Le torchis cède définitivement la place aux maisons et aux boutiques en dur, préfigurant ce que l'on connait encore aujourd'hui: un lieu de vie frénétique et fascinant, plein de belles choses et offrant de multiples occasions de farfouiller dans des étals aux trésors en tous genre, à la recherche de "L'objet" rare, unique, collector.
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Forte affluence avec les premiers brocanteurs. |
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Clients des étals de tissus, dans les allées. |
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Les chiffonniers en action. |
Le marché aux puces aujourd'hui
Mode et Antiquités toujours
Aujourd'hui, les adeptes d'une
mode très actuelle proposée à des prix attractifs suivront les allées qui longent le périphérique, et s'enfileront dans le
marché Malik. Sans oublier de faire un tour dans la toute première partie du marché située sur la place de la porte de Clignancourt, coté Saint-Ouen.
Les amateurs de
mode vintage et
d'articles de surplus militaires se perdront dans les allées intermédiaires. Ces dernières abritent aussi des objets hétéroclites et des habits vendus en mode
"vide grenier." On trouve également des
boutiques de mode thématiques disséminées dans les diverses allées, avec des étals consacrés à la
mode Rasta, aux
couvre-chefs tous azimuts, aux
saris indiens ou à l'
univers hip-hop. Se nichent aussi des étals de vente de chichas, d'encens, de papier à rouler, et de
matériel consacré à la fumette en tous genre. D'autres stands se consacrent à un
art de vie indien, plutôt orienté vers les
clichés Bollywood touristiques: Boudhas de toutes tailles, savons au patchouli et colifichets multicolore aux vertus légèrement douteuses.
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Les premières allées, place de la porte de Clignancourt |
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L'intérieur du marché couvert Malik |
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L'entrée du marché Malik |
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Une allée consacrée au "vide-grenier" |
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Des boutiques de fringues vintage aux aspects originaux |
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Surplus militaire dans les contre-allées. |
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Fripes vintage |
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Habits ethniques et vintage mixtes |
Les amateurs de
meubles, de
brocantes,
d'antiquités et d'objets d'art trouveront leur bonheur dans les charmants et parfois très étendus espaces dédiés, comme les marchés
Paul-Bert,
Serpette,
Dauphine,
Biron ou
Vernaison. La rue Paul-Bert, plutôt longue, abrite des
boutiques de brocanteurs
nichées dans de charmantes maisons de ville, recouvertes de lierre grimpant, et
ornées de petits jardinets qui servent de lieux d'exposition, permettant la mise en scène et en valeur du mobilier extérieur. Les étals consacrés aux
masques et à l'art africain sont également nombreux, disséminés dans les allées perpendiculaires entre les marchés d'antiquités et les allées consacrées à la mode.
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Entrée marché Biron |
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Entrée marché Serpette |
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Accès marché Michelet |
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Accès espace Steinitz |
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Accès Marché Paul-Bert |
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Rue Paul-Bert maisons de brocanteurs.
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Galerie de meuble asiatiques Cristo.
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Maison de brocanteur au portail panda.
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Maison de brocanteur noyée de lierre grimpant.
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Espaces jardin, présentation meubles maison de brocanteurs.
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Rez-de-chaussée maison brocanteur
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De multiples autres thématiques à découvrir
Mais le marché aux Puces offre aussi aux chineurs professionnels tous azimuts, aux mélomanes, aux lecteurs et aux bons-vivants, des espaces particulièrement agréables.
Les extrémités des allées consacrées à la mode abritent des boutiques de
quincaillerie avec des outils et des ustensiles peu chers, une boutique consacrée aux
tissus d'ameublement et à la peausserie, ainsi que deux
librairies d'occasion hors-normes.
Plusieurs
disquaires proposent des vinyles classés par genre à des tarifs avantageux. Des espaces en étages, s'articulant comme des mezzanines, dotés d'escaliers extérieurs, abritent des boutiques
d'accessoires rétro, des merceries, des carteries et des étals d'objets insolites mêlés, allant des lorgnons aux pipes élégantes en passant par les montres à goussets.
Des boutiques de
saisie en douanes proposent tout un arsenal fait de
répliques d'armes à feu, d'armes de Paintball tirant de petites billes de plastique, d'armes à grenailles et de
matériel d'auto-défense.
Une élégante armurerie, consacrée aux armes blanches et aux armes anciennes, se trouve près du parking qui jouxte le marché Paul-Bert.
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Disquaire d'occasion aux vinyles classés. |
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La frontière entre objets et vêtements hétéroclites |
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Vaisselle et fringues dans les contre-allées |
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Allées aux trésors variés |
Espace Dauphine avec rayonnages en mezzanines et trésors multiples. Notamment une mercerie d'occasion bien achalandée.
La gourmandise et l'art du bistrot
Les
brasseries, les
bistrots et les
espaces de restauration sont légions. Certains offrent des
ambiances musicales tziganes, d'autres des
thématiques sonores françaises rétro, style typiquement parisien, avec accordéons et voix gouailleuses. De belles brasseries, à la cuisine chaleureuse et revigorante, jouxtent les marchés dédiés aux brocanteurs, comme
le célèbre restaurant Le Paul-Bert, dans lequel on croise régulièrement des personnalités parisiennes.
On trouve également des
restaurants ethniques, avec de la n
ourriture antillaise ou africaine. Les allées consacrées à la mode abritent des
stands proposant des boissons et des sandwichs, certains proposent une
thématique de dégustation plus bretonne, avec crêpes et galettes.
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Le café Piccolo, musique gitane live. |
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Brasserie typique Rue Paul-Bert |
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Le célèbre Paul-Bert à l'entrée du marché éponyme |
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Restaurant ethnique Antillais |
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Stand Breton dans les allées consacrées à la mode. |
Convivialité et fourmillement joyeux
Les Puces de Paris Saint-Ouen constituent un espace de vie particulièrement agréable, dont l'ambiance village se réveille chaque week-end. Les brocanteurs déjeunent entre-eux devant leur boutiques, sur des tables improvisées, voire sur des tables grand style, annexées le temps d'un pique-nique. Les visiteurs se perdent dans des ballades propices à la rêverie et aux bonnes affaires autour d'objets hétéroclites, d'antiquités de luxe et d'habits actuels . Ils viennent aussi y déjeuner et goûter l'ambiance des bistrots parisiens d'autrefois.
Aux Puces, le beau séculaire et l'art ancien côtoient le moderne et l’ethnique. L'objet fréquente le tissu. L'univers de l'hétéroclite et du vide-grenier drague le marché organisé plus guindé. Le bonheur du regard fait de l’œil au plaisir gustatif. L'ensemble forme une joyeuse partouze des sens, sur un fond sonore fait de babil commercial ethnique culotté, d'argumentations historico-critiques feutrées, de hip-hop, de reggae et de folklore "Parigo."
A découvrir sans fautes les:
Samedi/Dimanche/Lundi, de 9h à 19H, Métro Ligne 4 terminus Porte de Cligancourt. Bus Ligne 85 et 56.
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