A propos: la génese du Bad Blog Club

 Pourquoi plonger sa plume dans l'immensité virtuelle numérique.

Premiers pas dans la blogosphère. Une vertigineuse impression d'inconnu et d'infini. S'exprimer, une activité à haut risque par les temps qui courent. Un droit réservé à ceux qui en usent en sachant où s'arrêtent leurs prérogatives c'est à dire à la frontière de la blessure infligée aux autres, à l'orée de la vexation ou de la déstabilisation.  Le vivre ensemble suppose de savoir sortir de l'affrontement entre  l'Allahïcité et la laïcité,  deux idéologies parfois tout aussi totalitaires.

Plonger dans cette époque à damner un saint numérique, en 2015, le fameux 21ème siècle soit spirituel, soit voué aux gémonies,  je décide de prendre la plume, et de m'exprimer sans fard, sur ce qui est devenu, pour le meilleur et pour le pire, la nouvelle place publique : Internet. Le Bad Blog Club est né d'un surplus de bad blood, mais il a vocation à poser les choses respectueusement, avec humour, et à susciter le débat.

Partager. Une valeur aux antipodes de l'individualisme dominant. Partager ses impressions, ses sentiments, son vécu sur les réseaux sociaux, devient aujourd'hui le droit de moquer, de harceler,  de poursuivre jusque dans leur intimité des souffres-douleurs élus à ce statut parce qu'ils ont le malheur de ne pas correspondre aux canons de leur époque, parce qu'ils cultivent une différence. Combien de victimes du matraquage publicitaire sur l'écran noir et plat qui nous dit à qui ressembler. Les victimes lobotomisées aux stéréotypes. Les victimes vilipendées parce qu'elles ne s'y conforment pas. Le partage sur les réseaux entraîne parfois le suicide, les tueries dans les écoles, que personne n'avaient vu venir. Les graines virtuelles de la haine sont semées sous le prétexte du partage sans restrictions. Le verbe partager, se conjugue t-il bien comme cela ? Le Bad Blog club à vocation à redonner ses lettres de noblesses à un verbe dont la définition 2.0, ne diffère pas de l'ancienne.

 Plaisanter, au travers d'un humour désopilant, qui recoupe parfois le prisme du polar noir. La vision désenchantée des anti-héros plane sur notre époque, et jette une ombre sur le Bad Blog Club, sur lequel tout à vocation à être débattu. Depuis les sujets les plus légers et gais, jusqu'aux actualités les plus sombres qui composent notre univers, en passant par la culture, le cinéma, la musique, la mode, le sport, la politique, la littérature, la vie quoi.  Les privés des polars cultivent souvent un humour à froid, et ne fondent leurs lignes de conduite sur aucuns dogmes habituellement tenus pour vrais, ni religieux, ni sociaux, ni politiques. Leur éthique personnelle se construit progressivement, uniquement  basée sur leur vécu et leur expérience lucide des contradictions de la nature humaine. C'est avec ce même angle, cette même philosophie lucide sous-jacente, que les thèmes entendent être abordés sur le Bad Blog Club. Le prisme de l'absurde, servi par le jeu de mot savant et parfois phonétique, à la manière de Stéphane de Groodt, nous servira également de grille de lecture récurrente pour appréhender l'incompréhensible : la vie.