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mardi 24 février 2015

De Groodt soucis quotidiens


Vous ne le savez peut être pas, notamment si vous avez une armée de messieurs de plus de 18 ans à votre service, des majeurs d'hommes, mais le quotidien prosaïque peut devenir une source d'ennuis pro laïque à l'impact sans frontière.  

Prenons par exemple, la cafetière.

7h du matin... un œil encore paupérisé, on se précipite vers cette fontaine de jouvence électroménagère.

Là, dans une brume de rosée lacrymatinale, vous vous apercevez avec une contrariété toute littéraire que La Fontaine Boileau, que le liquide vital du Brésil s'est fait Louis Malle, au revoir les enfants...et que le Machu Pichet est vide.

Encore ensuqués sans le café Brésilien, vous puisez dans des réserves totalement insoupçonnées de votre corps coco va d'eau, remplir ton broc brésilien. Tout d'abord, emplir ce récipient d'eau bénite, pour jouir bientôt des bienfaits de l'amer thune noire des grains du caféier, qui pour l'instant, y est pas encore.

Jaugeant alors du doigt la température du filet d'eau issu d'un mi-tigeur, mi-tartreur, une intense brûlure vous arrache violemment aux derniers envoutements de Morphée, pour vous faire morfler .

Pestant et re mitigeant le filet d'eau en faisant faire aux deux robinets des tours rageurs à 380 degrés, vous revenez sans cesse à cette même température brûlante.

Échec et mathématique. Encore un de ces fameux problèmes scientifiques sur l'écoulement des baignoires que vous détestiez étant petit. Voilà le résultat...

Bientôt, des creux vicieux vous rongent l’épiderme et vos doigts écrevisses eux, ressentent les milles piqûres de l'aphalange d'eau brûlante.

Après avoir gigue-ôté l'humidité en secouant les mimines à cloche-pieds pendant 5 bonnes minutes et après les avoirs essuyées avec un torche-on de circonstance, vous voici en nage de comprendre que le froid est l'unique température aqueuse requise par l'opération.

7h15...le récipient empli d'eau froide peut être versé dans la partie adéquatique de la cafetière. Tout ça pour cela... Un mal pour un bien in fine, surtout pour un Biafine.

Près à affronter la seconde étape d'un  labeur salé, vous ouvrez le compartiment du filtre.

Le précédent, caché, y git encore, empli du résidu noir du café d'hier. Vous le mettez en bière, sur la canette  de Heineken, dans la poubelle, son ultime de-meurt, sur laquelle on lit en substance, à côté des épitaphes de cigarettes : Ici git un suif kashéhier.

7H25...Vous entamez la recherche de la boite de filtres vierges, dans une chorégraphie digne de la salle de bal d'un hôpital psychiatrique au moment des fêtes de fin d'année.

Avec une souplesse qui doit tout à la rage et rien à votre abonnement au club de sport, mou du genou-flexions, et moult extensions, vous ouvrez tous les placards, hauts comme bas, en quête du filtre d'or noir.

Après 10 minutes d'éveil musculaire involontaire, vous  apercevez le petit paquet de filtres tranquillement adossé à  la cafetière. Les petites toisons d'or-dinaire si inexpressives vous toisent, un fin sourire triangulaire aux lèvres...

Vous en saisissez un au collet. "Objet inanimé, si tu veux m' âme-adouer, c'est le moment  !" Le filtre prend peur et se suicide, laissant vos doigts gours se tromper et  transpercer sa couenne diaphane.

7H40...Vous prenez une grande inspiration, et saisissez  très délicatement, trois fois de suite, deux autres filtres décidément indissociables. Des filtres en peau de siamois.

Ressentant un picotement persistant du côté de l'é-Chine, vous riez jaune, et bridez cette rage qui monte.  Vous séparez le filtre ying du filtre yang, dans un effort zen qui vous harasse malgré le Kiri, avalé entre temps.

7h50...Le filtre en place, vous ouvrez la boite rétro sur laquelle le mot café est écrit  très gros, accompagné de croquis sans équivoques, pour vous éviter de  mettre du gros sel dans la cafetière.

La cuillère dodoseuse est judicieusement rangée sous six pieds de poudre soluble, au fond d'une boite profonde et étroite comme les gorges d'un célèbre film porno très graphique.

Votre main crevette se mue alors en périscope aveugle, commandant aux couches tôt ou tard de libérer la cuillère de la cale ipso facto tuméfiée, votre mimine est désormais coincée.

8H00...Cétacé d'avoir les mains endolories, mais en plus, mettre la main à l'appât dès le matin, c'est dur. Toutefois vous ressortez la cuillère des profondeurs cafetières, la main recouverte d'un nouveau duvet Brésilien, d'un poil oriental d'arabica.

Un message de prudence issu de vos mains aux cors tex-mex cérébral refrène votre élan à plonger vos cogito ergots sous l' mitigeur décidément trop tartre. Un morceau de papier tout bête, un sot-palin, fera l'affaire.

8H10...Vous emplissez à ras-le-bol la cuillère de poudre noire que vous renversez dans le filtre, mais  l'essentiel du contenu reste désespérément collé à la surface de la cuillère humide.

Vos secousses nerveuses restent sans effets, jusqu'au moment où la poudre s'éjecte à contre-temps et souille le portrait de Marylin sur le mur derrière vous. Monroe se repoudre noire, le nez. Mais café au bon dieu pour mériter cela ?!

Overdose de contrariété et de café versé directement depuis la boite, dépassant Allègre-ment dans une Valls de poudre, toutes les recommandations de Grand-Mère, qui elle, sait faire un bon café....

8h20...Vous refermez le compartiment à filtre,  la machine est prête, il ne reste qu'à presser le bouton.

Naturellement vous choisissez le doigt rougi au duvet d'arabica persistant pour le faire, laissant une empreinte toute Braise-alien sur la machine. Dire que l'on vous attend dans quarante minutes quai de Dion-Bouton justement. Sinon vous risquez d'être mis sur la touche.

Mais pour l'instant, que le café coule, mieux vaut nectar que jamais.
Hélas, rien ne se passe.

8H30...Au bords des larmes, vous observez d'un œil lit vide, le câble de la source de jouvence électroménagère, achevé par une prise électrique qui pend dans le vide.

8h35...Vous jetez vos dernières forces dans la bataille, et vous branchez la machine en empoignant la prise de votre main de suif aux stries hongroises, encore légèrement humide.

C'est alors que le Corcovado EDF,  un peu  trans-fo, vous foudroie d'une décharge de 220 qui vous fait danser la samba comme Tra-Volta, puis vous laisse abattu sur votre canapé, groggy Degrenne de café, la tasse reste désespérément vide.

8h40...Vous voici de nouveau dans les bras amorphée,  la  version américaine de la déesse, Morphée US, qui vous demande si pour abréger vos souffrances, vous préférez la pilule bleue ou la rouge.

Pour qui sonne le glaçon, que vous mettez sur vos mains en vous réveillant vers 15h...




 

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