Vous ne le savez peut être pas, notamment si vous
avez une armée de messieurs de plus de 18 ans à votre service, des majeurs
d'hommes, mais le quotidien prosaïque peut devenir une source d'ennuis pro
laïque à l'impact sans frontière.
Prenons par exemple, la cafetière.
7h du matin... un œil encore paupérisé, on se
précipite vers cette fontaine de jouvence électroménagère.
Là, dans une brume de rosée lacrymatinale, vous
vous apercevez avec une contrariété toute littéraire que La Fontaine Boileau, que le liquide vital du
Brésil s'est fait Louis Malle, au revoir les enfants...et que le Machu Pichet
est vide.
Encore ensuqués sans le café Brésilien, vous
puisez dans des réserves totalement insoupçonnées de votre corps coco va d'eau,
remplir ton broc brésilien. Tout d'abord, emplir ce récipient d'eau bénite,
pour jouir bientôt des bienfaits de l'amer thune noire des grains du caféier,
qui pour l'instant, y est pas encore.
Jaugeant alors du doigt la température du filet
d'eau issu d'un mi-tigeur, mi-tartreur, une intense brûlure vous arrache
violemment aux derniers envoutements de Morphée, pour vous faire morfler .
Pestant et re mitigeant le filet d'eau en faisant
faire aux deux robinets des tours rageurs à 380 degrés, vous
revenez sans cesse à cette même température brûlante.
Échec et mathématique. Encore un de ces fameux
problèmes scientifiques sur l'écoulement des baignoires que vous détestiez
étant petit. Voilà le résultat...
Bientôt, des creux vicieux vous rongent
l’épiderme et vos doigts écrevisses eux, ressentent les milles piqûres de
l'aphalange d'eau brûlante.
Après avoir gigue-ôté l'humidité en secouant les
mimines à cloche-pieds pendant 5 bonnes minutes et après les avoirs essuyées
avec un torche-on de circonstance, vous voici en nage de comprendre que le
froid est l'unique température aqueuse requise par l'opération.
7h15...le récipient empli d'eau froide peut être
versé dans la partie adéquatique de la cafetière. Tout ça pour cela... Un mal
pour un bien in fine, surtout pour un Biafine.
Près à affronter la seconde étape d'un
labeur salé, vous ouvrez le compartiment du filtre.
Le précédent, caché, y git encore, empli du
résidu noir du café d'hier. Vous le mettez en bière, sur la canette de
Heineken, dans la poubelle, son ultime de-meurt, sur laquelle on lit en
substance, à côté des épitaphes de cigarettes : Ici git un suif kashéhier.
7H25...Vous entamez la recherche de la boite de
filtres vierges, dans une chorégraphie digne de la salle de bal d'un hôpital
psychiatrique au moment des fêtes de fin d'année.
Avec une souplesse qui doit tout à la rage et
rien à votre abonnement au club de sport, mou du genou-flexions, et moult
extensions, vous ouvrez tous les placards, hauts comme bas, en quête du filtre
d'or noir.
Après 10 minutes d'éveil musculaire involontaire,
vous apercevez le petit paquet de filtres tranquillement adossé à la
cafetière. Les petites toisons d'or-dinaire si inexpressives vous toisent, un
fin sourire triangulaire aux lèvres...
Vous en saisissez un au collet. "Objet
inanimé, si tu veux m' âme-adouer, c'est le moment !" Le filtre
prend peur et se suicide, laissant vos doigts gours se tromper et
transpercer sa couenne diaphane.
7H40...Vous prenez une grande inspiration, et
saisissez très délicatement, trois fois de suite, deux autres filtres
décidément indissociables. Des filtres en peau de siamois.
Ressentant un picotement persistant du côté de
l'é-Chine, vous riez jaune, et bridez cette rage qui monte. Vous séparez
le filtre ying du filtre yang, dans un effort zen qui vous harasse malgré le
Kiri, avalé entre temps.
7h50...Le filtre en place, vous ouvrez la boite
rétro sur laquelle le mot café est écrit très gros, accompagné de croquis
sans équivoques, pour vous éviter de mettre du gros sel dans la
cafetière.
La cuillère dodoseuse est judicieusement rangée
sous six pieds de poudre soluble, au fond d'une boite profonde et étroite comme
les gorges d'un célèbre film porno très graphique.
Votre main crevette se mue alors en périscope
aveugle, commandant aux couches tôt ou tard de libérer la cuillère de la cale
ipso facto tuméfiée, votre mimine est désormais coincée.
8H00...Cétacé d'avoir les mains endolories, mais
en plus, mettre la main à l'appât dès le matin, c'est dur. Toutefois vous
ressortez la cuillère des profondeurs cafetières, la main recouverte d'un
nouveau duvet Brésilien, d'un poil oriental d'arabica.
Un message de prudence issu de vos mains aux cors
tex-mex cérébral refrène votre élan à plonger vos cogito ergots sous l'
mitigeur décidément trop tartre. Un morceau de papier tout bête, un sot-palin,
fera l'affaire.
8H10...Vous emplissez à ras-le-bol la cuillère de
poudre noire que vous renversez dans le filtre, mais l'essentiel du
contenu reste désespérément collé à la surface de la cuillère humide.
Vos secousses nerveuses restent sans effets,
jusqu'au moment où la poudre s'éjecte à contre-temps et souille le portrait de
Marylin sur le mur derrière vous. Monroe se repoudre noire, le nez. Mais café
au bon dieu pour mériter cela ?!
Overdose de contrariété et de café versé
directement depuis la boite, dépassant Allègre-ment dans une Valls de poudre,
toutes les recommandations de Grand-Mère, qui elle, sait faire un bon café....
8h20...Vous refermez le compartiment à
filtre, la machine est prête, il ne reste qu'à presser le bouton.
Naturellement vous choisissez le doigt rougi au
duvet d'arabica persistant pour le faire, laissant une empreinte toute Braise-alien sur la machine. Dire que l'on vous attend dans quarante minutes quai de
Dion-Bouton justement. Sinon vous risquez d'être mis sur la touche.
Mais pour l'instant, que le café coule, mieux
vaut nectar que jamais.
Hélas, rien ne se passe.
8H30...Au bords des larmes, vous observez d'un
œil lit vide, le câble de la source de jouvence électroménagère, achevé par une
prise électrique qui pend dans le vide.
8h35...Vous jetez vos dernières forces dans la
bataille, et vous branchez la machine en empoignant la prise de votre main de
suif aux stries hongroises, encore légèrement humide.
C'est alors que le Corcovado EDF, un
peu trans-fo, vous foudroie d'une décharge de 220 qui vous fait danser la
samba comme Tra-Volta, puis vous laisse abattu sur votre canapé, groggy
Degrenne de café, la tasse reste désespérément vide.
8h40...Vous voici de nouveau dans les bras
amorphée, la version américaine de la déesse, Morphée US, qui vous
demande si pour abréger vos souffrances, vous préférez la pilule bleue ou la
rouge.
Pour qui sonne le glaçon, que vous mettez sur vos
mains en vous réveillant vers 15h...
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