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vendredi 15 janvier 2016

Les lieux endeuillés le 13 novembre 2015, deux mois après...

The show must go on (15/01/2016)

Sur les différents théâtres de la tragédie terroriste parisienne du 13 novembre 2015, la vie reprend progressivement ses droits.

<H2>La réouverture de certains cafés touchés</H2>

Le Carillon ré-ouvert
Dans le 10ème arrondissement de Paris, à l'angle des rues Bichat et Alibert, le bar Le Carillon ré-ouvre ses portes. La terrasse, toujours fleurie en bordure de trottoir, est réapparue. Les fumeurs s'y attablent de brefs instants, par un froid assez mordant, avant de retourner consommer à l'intérieur.

Outre la température, on sent chez ceux qui se posent furtivement sur ces chaises d'écoles, devant ces tables bistrots extérieures, l'intensité d'une position hautement symbolique. Une position difficile à prolonger, à muer en réelle détente. On perçoit la tension d'un acte militant, mêlée à une certaine frayeur rétrospective. L'émotion de se tenir à l'endroit même où sont tombés des innocents qui, eux aussi, fumaient une cigarette marquant la fin d'une semaine de labeur, en ce terrible vendredi 13 novembre 2015 au soir.

On fait l'effort intense de prendre cette position, pour lutter, pour faire revenir la vie coûte que coûte. Mais cet effort se heurte frontalement avec la malédiction qui semble encore baigner l'endroit, imposant la brièveté de l'installation en terrasse. Se mêle aussi  à cela la sensation difficile de consommer, de profiter, assis sur ce qui fut pour certains, un cimetière. L'amertume du petit noir, est encore trop forte.





Carillon réouvert terrasse
Certains fumeurs s’assoient furtivement

Attentats Le Carillon ré-ouvert
La vie reprend furtivement au bar Le Carillon.






En face, du Carillon, le restaurant asiatique Le Petit Cambodge affiche encore les cicatrices d'un établissement endeuillé, en cours de réhabilitation. Sur la façade, les mots hommages témoignent de l'horreur.  En bordure de trottoir, l'amas de fleur se fait plus linéaire, plus discret. Lorsque les rideaux métalliques sont levés, ils dévoilent des vitres soigneusement rendues opaques par ces coups de chiffons enduits de craie caractéristiques des restaurants en travaux. A l'intérieur, certains déplacement lumineux laissent deviner une agitation et des travaux en cours.

La couleur grise de la façade, l'aspect de transition, l'absence de terrasse et de vie, renforcent pour le moment la chape qui pèse sur ce carrefour endeuillé. Les fantômes s'agitent encore, l'ombre des spectres armés et encagoulés est encore palpable. La timide reprise de vie du Carillon peine à lutter contre cette atmosphère si particulière, dans laquelle même l'air ambiant semble porteur de stigmates.

Travaux Petit Cambodge suite attentats
Le Petit Cambodge, en phase de transition

                











Au carrefour suivant  frappé, rue de La Fontaine au Roi,  le bar La bonne Bière à ré-ouvert ses portes depuis quelques jours déjà. Derrière la fine lisière de fleurs et de bougies adossée à une barrière, la terrasse est plus animée. La reprise de vie semble plus aboutie. Cela éclipse une partie de la lourdeur qui baigne également ce lieu depuis le 13 novembre 2015 dernier.

La bonne Bière post attentats
L'ambiance plus franchement positive de la Bonne Bière


















En face, dans le renfoncement, la Pizzeria la Casa Nostra affiche fait en revanche encore grise mine. La façade, auparavant bordeaux, affiche désormais une teinte asphalte clair, formant un dégradé de gris avec le trottoir. Le nom de l'enseigne à disparu.On l’aperçoit encore sur les petits auvents des fenêtres, au premier étage, qui ont conservés la teinte originelle bordeaux de l'établissement.

Mais la barrière couverte de fleurs qui interdit l'accès immédiat à la brasserie, l'absence d'enseigne évidente, la fermeture, l'absence de terrasse, maintiennent cette lourdeur post attentats. Comme une vie qui tarderait à repousser, après un drame trop violent.

Au premier étage, par les vitres ouvertes, on aperçoit des gens au travail, sous une toiture mansardée aux poutres apparentes. Les travaux sont en cours. Peut être un changement de propriétaire et de style de restaurant à venir.  La disparition du nom Casa Nostra sur l'accès principal du restaurant, et le relooking, moins franchement italien, le laisse supposer. Le maintien du nom sur les petits auvents des fenêtres à l'étage, laisse planer le doute.


Casa Nostra en réhabilitation
La Casa Nostra, entre deux eaux


Casa Nostra exempte de vie
La Casa Nostra, sans vie.


Rue de Charonne, le restaurant La Belle Équipe et le restaurant Japonais mitraillés sont clos.
Là encore, la vie ne reprend ses droits que progressivement. Le restaurant japonais est clos, et exempt de toutes traces d'hommages. Il n'y a pas non plus d'esquisse de terrasse. Si l'enseigne demeure, l'endroit semble figé, comme entre deux temporalité.

Le bar La Belle Équipe affiche un auvent intact, qui porte haut les couleurs de l'établissement. Mais en dessous, de grosses et opaques plaques de contreplaqué masquent tout accès. Une affiche délivre un message sibyllin: "restructuration en cours."  Aucune trace de vie ou de terrasse pour l'instant encore. Une barrière et un tronc d'arbre abritent un petit tas râblé d'hommages.

Il émane de ce coin de rue de Charonne, des vibrations de tragédie encore perceptibles. Les passants jettent un œil à la dérobée sur les deux établissements et sur le petit regroupement d'hommages, sans s’arrêter, pressant le pas, comme s'ils craignaient de fouler trop longuement ces trottoirs maudits.

Restaurant attentats Charone japonais.
Le restaurant japonais rue de Charonne, figé.
Belle Equipe post attentats
Le bar La belle Équipe, deux mois après.
Les hommages restants devant La Belle Équipe



Le bar le Comptoir Voltaire, un peu plus loin en direction de la place de la Nation, fut le lieu de l'attentat kamikaze de Brahim Abdeslam, qui ponctua l'horreur perpétrée par le commando des terrasses du 13 novembre 2015.

Il fut aussi le premier à ré-ouvrir.  Aujourd'hui la vie y bat son plein de nouveau, sans aucuns stigmates ni hommages. Il apparait toutefois que les trottoirs devant le bar ont été refaits à la chaux  récemment,  car ils affichent une teinte blanche quasi immaculée, qui tranche avec l'asphalte usée de cette fin de boulevard Voltaire. Sur la vitre, on peu aussi apercevoir un dessin naïf, représentant un drapeau français et un père Noël, évoquant la paix et les fêtes, comme un hommage décalé. La terrasse, assez peu étendue en cette période de janvier, est néanmoins présente.

Ici l'ambiance semble neutre. Si une joie de vivre n'émane pas encore du lieu, à l'intérieur duquel les clients  affichent les mines sérieuses de personnes sachant où elles se trouvent, le retour vers une certaine sérénité semble plus avancé Les émanations toxiques, maudites, sont ici en voie d'évaporation. 

éLe Comptoir Voltaire deux mois après.
Bar le Comptoir Voltaire Post Attentats
Abords du Comptoir Voltaire  post attentats
Le Comptoir Voltaire






<H2>Les abords du Bataclan, deux mois après</H2>

La salle de concert du Bataclan fut le lieu d'un carnage. Les abords de la salle, d'abord couverts d'hommages, retrouvent aujourd'hui vaguement l'aspect d'un coin de rue, abandonnant progressivement leurs allures de mausolée à ciel ouvert. Toutefois, ici, les émanations d'ondes toxiques, violentes, les relents de malédiction, saturent l'atmosphère et affolent les compteurs sensibles de toutes personnes s'approchant de la salle.

La grosse toile blanche tendue devant l'entrée à la hâte au lendemain des attentats à été retirée.On peut s'approcher de l'entrée, se tenir à quelques mètres des portes vitrées closes, derrières lesquelles des tentures en velours bordeaux empêchent toute vision plus profonde. Les portes semblent prêtes, si quiconque s'aventurait à les ouvrir, à délivrer un flot supplémentaire d'ondes néfastes, ou à vous attirer à l'intérieur, pour vous faire revivre l'horreur d'un quasi huit-clos de terreur.

Les ardoises indiquant le prix des consommations prises à l'intérieur de la salle n'arrivent pas à humaniser ce qui dans tous les esprits, ressemble aux portes de l'enfer. Ces pauvres ardoises, pourtant normales, semblent même décalées, presque indécentes.

Au sol, devant les portes et protégé par des barrières, on peut voir un dessin aux allures incas, réalisé avec des craies de couleurs, qui tient à la fois d'une représentation Bollywood du soleil et d'un Mandala,  accompagné d'un message de paix.

Face au Bataclan,  le terre-plein central séparant les deux trottoirs du large boulevard Richard Lenoir, et constituant un petit square, a été débarrassé des milliers d'hommages floraux, des bougies, des photos et des mots en l'honneur des victimes. Seule une fine mais dense rangée de banderoles de drapeaux et d'hommages entoure encore la pointe grillagée du terre-plein central.

Sur le coté gauche du Bataclan, le passage Saint-Pierre Amelot, dont de nombreuses images amateurs tournées pendant l'attaque ont été diffusées, s'affiche crument. Les fenêtres auxquelles furent suspendues certaines victimes tentant de sortir vous font de l’œil.  La porte par laquelle on voit s'échapper des victimes valides hurlantes et  s'effondrer certains blessés une fois l'issue franchie, semble vous narguer comme la sortie des artistes de l'enfer.

L'allure de pagode et les couleurs flashy de la bâtisse ajoutent désormais à cette impression d'étrangeté matinée d'effroi. On a l'échine frissonnante, comme sur le décor d'un Snuff movie au succès interplanétaire.

A droite de l'entrée principale, sous le panneau Bataclan, le Bataclan-Café affiche un rideau métallique fermé, protégé par des barrières et par un énorme canapé noir retourné, présent depuis le lendemain des attentats.

Les passants s'approchent un peu pour voir, maintenant que la grosse bâche est ôtée, mais ils ne restent pas. Ceux dont le chemin passe devant la salle, baissent les yeux et tracent, comme pour ne pas être éblouis par les couleurs indécentes de la bâtisse, dont l'allure criarde évoque désormais l'attraction morbide d'une fête foraine de mauvais-goût.

Ici la vie ne reprendra pas ses droits avant longtemps. L'air est trop chargé. L'association de la salle de concert avec un massacre est trop prégnante. Ces trois syllabes, Ba-Ta-Clan, sonnent désormais comme le staccato d'une rafale d'arme automatique.

Bataclan, deux mois après.
Les abords du Bataclan retrouvent une allure plus normale





Les portes de l'infernal Bataclan, aux ardoises décalées



Symboles de paix dessinés devant l'entrée du Bataclan
Le dessin et le message pour la paix devant l'entrée
Bataclan criard désormais de mauvais goût
L'attraction morbide, le manège maudit.








Bataclan café deux mois après
Le Bataclan Café, clos et inaccessible
Le passage saint -Pierre Amelot, deux mois après
Un passage mal nommé, à gauche du Bataclan





















Sortie laterale du bataclan passage Saint-Pierre Amelot
La tristement célèbre sortie latérale du Bataclan
Saint Pierre Amelot, fenêtres latérales du Bataclan
Les fenêtres, sur le côté du Bataclan, échappatoires de fortune














Panneau histoire du Bataclan.
Le panneau relatant l'histoire du Bataclan, auquel manque un épisode



Panneau Parisien typique histoire du bataclan
Panneau histoire du Bataclan













Bataclan hommages restants deux mois après
Les quelques hommages restant le long du terre-plein central





<H2> Un lieu symbolique: la place de la République</H2>

Parmi les lieux symboliques, la place de République cristallise la résistance au terrorisme, et la défense des valeurs françaises.

Lieu emblématique après les attentats de Charlie Hebdo il y a un an,  point de départ d'une manifestation de soutien et de revendication des valeurs sans précédents,  c'est également là que de multiples hommages ont fleuris après les attentats du 13 novembre 2015.

Aujourd'hui encore, la stèle installée au pied de la statue centrale de la place continue d'être garnie de bougies, de fleurs, de fanions et de mots hommages.


La stèle à République
Place de la République


Hommage Attentats République
Stèle permanente place de la République
Stèle Attentats République
Le pied de la statue Place de la République

En écrivant cet article deux mois après les attentats, pour mémoire, l'espoir que toutes les émanations de malédiction fanatique s’évaporeront de ces lieux, qu'ils redeviendront des lieux de vie à jamais mâtinés d'une aura symbolique, mais positive, m'envahit.

1 commentaire :

  1. Bonjour,
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